Colombie #3 : 10 choses que vous ignorez sur l’île paradisiaque de Providencia

Située quelque part au large du Nicaragua dans la mer des Caraïbes, l’île de Providencia, la bien nommée, appartient à la Colombie mais ne se sent pas pour autant colombienne. Elle est caribéenne. Peu de touristes y font escale, c’est pour cela que je l’ai choisie, elle est loin, cachée et la plus belle que j’ai jamais vue.

1. C’est d’abord l’enfer pour aller au Paradis

Décider d’aller à Providencia, c’est déjà le début de l’aventure. Il n’existe aucun moyen direct de vous y rendre depuis la Colombie, il vous faudra obligatoirement rejoindre d’abord l’île voisine de San Andres puis prendre un petit avion ou un bateau pour arriver à Providencia. Cette manœuvre vous prendra une journée entière voire même deux tant il est compliqué de faire coïncider les horaires de vos vols.

S’il est plutôt aisé de se rendre à San Andres, les vols s’enchaînant toute la journée, il faut savoir qu’il n’y a que deux vols par jour pour aller à Providencia et encore, pas tous les jours de la semaine.

Il faut dire que l’île de San Andres est extrêmement populaire en Colombie. Autrefois aussi belle que sa voisine, elle est devenue une sorte d’Ibiza dégradée regroupant d’innombrables complexes hôteliers sur toutes les côtes, de gros problèmes de drogue, des plages bondées, des boîtes de nuit et des casinos à la pelle… San Andres est une île à fuir à mon sens, c’est pour cela que j’ai refusé d’y passer une nuit pour me rendre directement à Providencia. Mais je ne savais pas que cela allait être si compliqué.

Je suis partie de Carthagène ce matin-là, du moins j’ai essayé. Dès mon arrivée à l’aéroport, j’avais un pressentiment tenace me disant que les choses n’allaient pas se passer comme prévues. Car il y a une chose essentielle pour pouvoir embarquer pour San Andres, il faut avoir un ticket retour, or il s’avère que je n’avais pas réussi à en acheter un. La seule compagnie qui me proposait un vol retour tardif pouvant me convenir, ne me permet pas de réserver en ligne. Le site n’est pas conçu pour supporter les cartes bancaires étrangères…

Je me dirige quand même vers ma porte d’embarquement et explique ma situation à l’hôtesse. Mais celle-ci ne s’émeut nullement de ma situation et m’interdit d’embarquer sans billet retour. L’avion part sous mon nez vers l’île de mes rêves pendant qu’un agent me raccompagne dans le hall d’accueil.

Je me retrouve ainsi toute seule à l’entrée de l’aéroport, avec des billets d’avion pour Providencia déjà payés. Alors que les larmes me viennent aux yeux, je remarque un jeune policier, seul, qui s’ennuie de l’ennui de celui qui reste adossé au mur toute la journée. Je me plante alors devant lui, les yeux rougis, et lui explique dans un espagnol pitoyable ma situation et comment mon monde s’est soudainement effondré. Il range son portable et commence peu à peu à s’intéresser à mon histoire. La mission est compliquée et bien loin du programme statique de sa journée. Il me pose quelques questions et me propose des solutions auxquelles j’ai déjà pensé mille fois. Alors qu’il commence à soupirer, je relance les larmes de plus belle. Dépassé, il appelle son chef avec sa radio, celui-ci débarque quelques minutes après, il a la cinquantaine et un grand sourire qui signifie que l’on va vite trouver une solution. Je lui réexplique ma situation en lui disant que mon avenir est entre ses mains. « Ah ah, t’inquiète pas, on va t’aider et tu vas le prendre ton avion. Rien n’est impossible en Colombie ! » dit-il pour me rassurer.

Alors ils décident ensemble de m’accompagner au guichet pour que j’achète un billet pour le prochain vol vers San Andres. Pendant qu’on fait la queue, le plus jeune des deux inspecte mon passeport et finit par me bombarder de questions : « Mais ils sont où tes amis ? Pourquoi tu voyages seule ? C’est où Istanbul ? Pourquoi t’es allée au Kenya ? Mais t’as pas peur toute seule en Colombie ? Tu travailles dans quoi ? ».

-« Es un control senior ? » me suis-je contentée de répondre avec un sourire.

-« Ah, ah, non, mais je comprends pas pourquoi tu fais tout ça ». Et moi donc amigo.

Une fois mon nouveau billet en poche, nous passons à la suite. Comme je ne peux toujours pas payer mon ticket retour moi-même, ils décident de l’acheter pour moi en ligne sur leur portable en utilisant leur propre carte bancaire. Je cours retirer de l’argent et leur tend la liasse de pesos en disant fièrement « Tengo la plata ! » comme dans Narcos. « T’as appris l’espagnol au distributeur ? ah ah » me demandent t-ils en se foutant de ma gueule. Et puis on se dit adieu pendant qu’ils m’accompagnent à ma porte d’embarquement. « Tu diras à tes amis que les policiers colombiens sont les meilleurs hein ? ». Je n’y manquerai pas les gars.

Ainsi, ces deux agents ont passé, sans broncher, près de deux heures avec moi pour m’aider à résoudre mon problème de billets d’avions. Alors certes, durant ces deux heures la sécurité de l’aéroport de Carthagène n’a pas été assurée mais je les en remercie mille fois. Grâce à leur gentillesse sans limite, j’ai pu embarquer ce jour-là sans encombre. Et je préciserais aussi que mes deux amis policiers ont pris soin de demander de mes nouvelles par la suite pour savoir si j’étais bien arrivée sur l’île et ont même réalisé mon enregistrement en ligne le jour de mon retour vers Carthagène. Viva la vida assistada !

Et cette mésaventure, je tiens à dire que je n’ai pas été la seule à la vivre, j’ai croisé plusieurs touristes m’expliquant qu’ils se font fait piéger de la sorte n’ayant pas pu acheter de billet retour. Vous êtes prévenus.

L’embarquement vers Providencia

Une fois arrivée à San Andres, il me reste encore un petit coucou de vingt places à prendre. Avant de monter à bord, tous les passagers doivent grimper sur une balance avec leur bagage à main. On a l’impression d’être à Rungis, votre poids s’affiche aux yeux de tous. La femme devant moi monte sur la balance avec pour seul bagage, un gros gâteau d’anniversaire. Lorsque mon tour arrive, paniquée par le poids de mon sac, j’entame une petite négociation avec l’agent de contrôle en lui faisant bien remarquer que j’ai un appareil photo très lourd, que j’ai bu deux litres d’eau et je n’ai pas fait pipi depuis trois heures. Et puis si j’avais le temps, je peux aussi me couper les cheveux et s’il le faut m’arracher deux dents. Mais l’agent reste inflexible et m’invite à monter d’un signe de tête. Je jette un œil au poids qui s’affiche pour savoir dans quelle catégorie je vais concourir. Je me rassure en constatant que je suis moins lourde que la dame au gâteau à la crème.

Ensuite, nous embarquons pour un vol qui dura moins de 20 minutes au dessus d’une mer qui devient de plus en plus turquoise. On atterrit très vite sur un aéroport qui ressemble à un terrain de foot, quelques poulets s’enfuient au bout de la piste. J’y suis enfin.

Comment se rendre à Providencia sans encombre :

  • Il faut d’abord impérativement un billet aller et RETOUR pour San Andrès. Il existe de nombreuses compagnies qui relient la Colombie à cette île mais évitez de faire comme moi, ne choisissez pas de compagnie locale par lesquelles vous ne pouvez pas payer en ligne, en l’occurrence il s’agissait de Wigo pour moi.
  • Avant d’aller à San Andres, vous devez acheter obligatoirement une carte touristique qui coûte environ 35 euros au comptoir de votre compagnie au moment de l’embarquement (et non pas d’enregistrement). Pensez à faire la queue un peu en avance pour avoir l’esprit tranquille. Enfin, ne jetez surtout pas cette carte au cours de votre séjour, elle vous sera demandée à votre arrivée à Providencia et à votre retour à San Andres.
  • Une fois à San Andres, deux possibilités s’offrent à vous :
    • Le bateau : c’est la solution la moins chère pour environ 215 000 Pesos aller (environ 30€) et 395 000 A/R. La traversée dure près de 4 heures. Vous pouvez réserver vos billets en ligne sur le site de Conocemos Navegando. Les bateaux circulent tous les lundis, mercredis, vendredis et dimanches avec un départ à 8h depuis San Andres et à 14h30 depuis Providencia. Si vous choisissez cette option, pensez à réserver en avance vos billets, les bateaux sont vite pleins. Toutefois, il faut savoir que la mer est très souvent agitée et que la traversée peut être très pénible, à tel point que les annulations sont très fréquentes. D’ailleurs, les locaux vous recommanderont rarement de prendre le bateau.
    • L’avion : à ma connaissance, deux compagnies proposent ce vol : Satena (celle que j’ai choisie) et San German. La traversée est très rapide, moins de 30 minutes mais le prix est plus élevé que pour le bateau, j’ai payé 165 euros aller/retour. Mais honnêtement, c’est le prix de la rapidité et surtout de la sécurité, vous êtes sûr de pouvoir rejoindre Providencia sans risque d’annulation. A noter que pour réserver votre vol chez Satena, le plus simple est de les contacter en amont avant votre départ via Whatsapp (+57 3112362966 ou +57 3134384622). Ils sont très réactifs mais faites attention au décalage horaire avec la Colombie.
  • Mais le truc le plus compliqué dans cette affaire, est de faire coïncider vos vols pour San Andres et pour Providencia. Si vous ne voulez pas vous prendre la tête, dormez une nuit sur place et envolez-vous pour Providencia le lendemain, mais si vous ne voulez pas perdre de temps comme moi, essayer de trouver des vols pouvant s’enchaîner facilement. Bon courage.
  • Très important : les compagnies aériennes reliant San Andres à Providencia ne prennent pas de grosses valises, le poids est limité. Alors avant d’abandonner vos affaires dans la rue, pensez à les stocker en Colombie. Pour ma part, j’avais pris le strict nécessaire avec moi et j’avais laissé le gros de mes affaires dans mon hôtel à Carthagène. Beaucoup vous le proposeront aussi gratuitement, ils ont l’habitude. Et surtout, n’espérez pas laisser vos affaires à l’aéroport de San Andres, il n’y a rien pour les stocker.

2. Les grands hôtels sont interdits, on dort chez l’habitant

Quand je sors du petit aéroport de Providencia, un homme adossé à une voiture attend les derniers voyageurs. Il me fait signe, je le rejoins et monte dans son vieil engin. Pour ouvrir la porte, il faut soulever le verrou et taper sur la portière. C’est un jeu de percussion, il y a une petite musique à connaître. Cela fait 10 ans maintenant que Mike est chauffeur de taxi sur son île alors il m’explique d’emblée comment cela marche ici. « L’île est naturelle et très préservée, pas de grands hôtels ici, pas de piscines, pas de golfs… Que des plages sublimes et la belle vie des Caraïbes » m’a t-il dit en guise de prologue.

Effectivement, vous ne venez pas à Providencia pour le luxe des beaux hôtels mais pour avoir la paix et être heureux loin de vos congénères. Ici, les touristes se logent le plus souvent chez l’habitant, dans des chambres ou petites maisons appelées posadas. La décoration est souvent très sommaire mais ce n’est pas ce que vous êtes venus chercher en venant ici.

Providencia n’abrite aucun hôtel important ni de club de vacances et ce grâce à la ténacité des habitants qui se battent depuis des décennies contre le tourisme de masse. Et cette résistance vient de leur refus de voir leur île se dégrader comme c’est le cas juste à côté à San Andres.

Avant de venir, j’avais réservé cinq nuits auprès d’Hortensia, une habitante de l’île et sa famille. Sa posada, nommée Berton place, se situe au bout d’une petite allée boisée et entourée d’immenses palmiers et bananiers.

La posada est idéalement située sur la côte ouest de l’île, non loin de toutes les plages mais aussi des supermarchés. Je dirais que si vous cherchez la paix ici, vous la trouverez. Mais il faudra peut-être revoir un peu votre définition de la paix. Car sur l’île, il y a les animaux de jour et ceux de nuit. On dirait qu’il existe un roulement du temps de travail pour qu’ils n’occupent pas l’espace tous en même temps. Le matin, dès cinq heures, ce sont les coqs sauvages qui vous préviendront que le jour est prêt, que le soleil va apparaître. Ils sont des dizaines à courir dans les fougères en s’égosillant. Et puis, à la nuit tombée, c’est une toute autre musique. D’abord, les chiens hurlent dans chaque maison jusqu’à ce qu’il n’y ait plus de place pour aucun son dans le noir. Puis ce sont les geckos qui crient comme des crécelles que l’on ferait tourner pour fêter quelque chose de bien heureux. Souvent, les grenouilles répondent peu après, elles en ont beaucoup à dire elles aussi. L’île est bavarde mais vous aimerez plus que jamais l’écouter.

Berton Place : 70 euros la chambre double ou 85 euros la maison entière (cuisine, salon et deux chambres).

3. Il n’y a aucun plages privées, elles sont toutes sont publiques et gratuites

Le premier matin où je me suis réveillée ici, j’ai couru à la plage, l’une des plus belles que l’on m’ait recommandée : South West Beach. A cette heure-là, la lumière est encore douce, le sable blanc s’étend sur une large courbe et s’abrite de tout son long sous les cocotiers et bananiers. Je vois alors des transats en bois colorés, bien alignés et tous disponibles. Derrière eux, un vieux rasta tient la petite paillote où une musique reggae (évidemment) s’en échappe. Je demande alors s’il faut payer pour les chaises-longues ou si c’est obligatoire de consommer. L’homme ouvre des grands yeux et me répond avec un grand sourire : « Tu fais ce que tu veux ma grande, les transats sont gratuits, si tu veux boire un verre, tu m’dis, si tu veux pas, t’en bois pas ».

Oubliez les traumatismes que vous avez vécus au bord de la mer Méditerranée, à Providencia, toutes les plages sont publiques et gratuites. Et surtout, ce n’est jamais la foule ici, nulle part. Les plages sont immenses et clairsemées, autant dire que vous ne vous ferez jamais ennuyer par des vendeurs ambulants de coco ou beignets.

Fresh water bay

Parmi celles que j’ai le plus appréciées, je vous recommande d’aller bronzer un peu du côté de Fresh water bay (ou Agua dulce). Elle est certes petite et un peu étriquée, mais incroyablement tranquille et cristalline.

South West beach

Cette plage est l’une des plus belles de l’île, d’autant plus qu’elle s’étend sur 2 km. Vous trouverez sur place de bons restaurants où vous choisissez vous-même le poisson que l’on vous cuisinera.

Et par ailleurs, sachez que tous les samedis, les locaux réalisent des courses de chevaux à cru sur cette plage.

4. Pas de voiture, tout le monde se déplace en scooter ou voiturette de golf

Les seules voitures de l’île sont celles de la police, des taxis, des ambulances ou des petits camions de livraison. Tout le reste de la population se déplace à scooter ou en moto. Évidemment, tout ce petit monde conduit sans casque, à deux, à trois voire à quatre sur un même engin. On met l’enfant sur le guidon, les sacs remplis de linge sous le bras droit et le chien sous l’autre. J’ai vu une bouteille de gaz conduire un scooter.

Pour ma part, n’ayant jamais conduit de scooter de ma vie (ça arrive à des gens biens), les loueurs n’ont pas voulu m’en donner un. Il faut dire que les accidents sont réguliers et que le seul petit hôpital de l’île ressemble à l’infirmerie du collège. Alors, je n’ai eu d’autre choix que de louer un vélo pour toute la durée de mon séjour.

Mais si vous êtes en famille, je vous recommande chaudement de louer une voiturette de golf, vous en trouverez très facilement.

5. Providencia n’est pas plate mais très montagneuse

Comme je viens de vous l’expliquer, j’ai loué un vélo à la place d’un scooter. Mais très vite, je me suis rendue compte que j’étais la seule de l’île à me déplacer en vélo. Et pour cause, Providencia est une succession sans fin de collines et de petites montagnes, à tel point que la route n’est jamais plate. Pour réaliser les 10 minutes de vélo qu’il me fallait pour aller à la plage, je suais l’équivalent d’une piscine municipale. Car oui, il fait très chaud à Providencia, tous les jours autour de 30 degrés mais surtout, l’air est très humide. A chaque pas vous suez. Autant vous dire que dès que je rencontrais des gens sympas en voiturette de golf ou en scooter, je m’accrochais derrière eux dans les côtes.

Et si vous voulez randonner un peu, je vous recommande la randonnée del Pico qui est le plus haut sommet de l’île. Une courte ascension dans les herbes hautes et les palmiers vous y mènera. En plus, vous croiserez de jolis lézards bleus et des iguanes tout au long du sentier.

6. L’île est sûre et les habitants très sympas

Je me souviens bien de ce que m’avait dit Mike, mon chauffeur de taxi lorsque je l’ai rencontré : « Tu n’auras aucun problème ici, les gens sont très gentils, tout le monde se connaît. Rien n’est dangereux sur l’île, il n’y a aucun serpent mortel, aucun fauve, le seul risque, c’est qu’on vole ton cœur ah ah ! ». Bon ça, ça n’est pas arrivé. En revanche, il a raison Mike, les habitants de l’île sont très amicaux et vous aident toujours avec plaisir.

Tout le monde se connaît sur Providencia et se salue dix fois par jour, ils se klaxonnent dès qu’ils se croisent sur la route, même à pied ils se klaxonnent. Ici, on n’a pas l’impression d’être en Colombie mais bien au milieu des Antilles. D’ailleurs, les habitants parlent un mélange d’espagnol et d’anglais, todo good quoi.

Autre spécificité locale, la drague atteint des sommets rarement atteint ailleurs. Prenons par exemple ce pilote de bateau qui m’a ainsi dit : « On revient au port à 15 heures, regardes, comme sur ma montre. Elle est belle hein ? Avec moi, tu auras tout ce que tu veux ». Mais la palme d’or de la drague, c’est Mike, mon chauffeur de taxi préféré, qui la détient en ma raccompagnant à l’aéroport le jour de mon départ. « Tu sais ce qui me plaît le plus chez toi ? Tes sourcils. Ici, elles les rasent toutes et les tatouent, je trouve ça affreux. Comme ça t’es parfaite tu sais » m’a t-il avoué sur le parking. Ce compliment m’a beaucoup ému, on s’est dit adieu en versant des larmes.

7. Rendez-vous à Crabe Cay pour faire du snorkelling

A 9 heures du matin, un scooter se gare devant le porche de ma maison. C’est mon guide pour la journée, je l’ai réservé la veille via mon hôte Hortensia. Nous partons ensemble vers la plage où nous allons embarquer sur son petit bateau à moteur et rejoignons là un petit groupe de Français. Nous allons faire le tour de l’île en bateau et amarrer sur l’île de Crab Cay réputée pour ses fonds marins riches en poissons colorés et en tortues de mer. « Je vous recommande de mettre vos masques de plongée sur votre visage là. La mer est toujours agitée à cet endroit », nous prévient le guide alors que nous démarrons. Nous avons à peine le temps de suivre ses conseils que des litres d’eau s’abattent sur nous et nous trempent entièrement. La traversée n’est pas longue mais copieusement arrosée.


On arrive finalement sur l’île entourée d’une mer turquoise et transparente où par endroit se révèlent des coraux. On jette l’ancre ici pour 1h30. La première chose à faire est de grimper en haut de la colline pour observer Crabe Cay toute entière. De là, vous avez l’une des plus belles vues de Providencia. Ensuite, il faut évidemment se mettre à l’eau avec son masque et son tuba pour observer les nombreux poissons qui broutent le fond de la mer. Les courants étant importants ce jour-là, la faune n’était malheureusement pas trop au rendez-vous, et moi, j’étais bien incapable de lutter contre les mouvements des vagues d’autant plus que je nage aussi bien que si j’étais lestée d’un parpaing.

8. L’île de Santa Catelina

C’est la toute petite sœur de Providencia. On s’y rend depuis le centre-ville en empruntant un pont en bois jaune et bleu qui s’effondre un peu par endroit. Sur l’îlot, il n’y a pas de route permettant aux véhicules de rouler, tout le monde se déplace à pied ou en vélo.

Vous en ferez vite le tour mais l’atmosphère qui s’en dégage est très particulière et vous trouverez aussi ici un très joli spot de snorkelling.


9. Deux fois par ans, la migration des crabes de cocotier paralyse l’île

Vous vous en rendrez vite compte, le crabe est le symbole de l’île. Il s’agit d’un crabe noir et rouge qui vit dans terres et les cocotiers toute l’année mais qui rejoint la plage pour pondre ses œufs. Et ça, ils le font évidemment tous en même temps. Entre le 1er avril et le 31 juillet a lieu cette impressionnante migration des crustacés, à tel point que l’armée débarque sur l’île pour réguler la circulation. Durant cette période, les crabes sont extrêmement protégés pour éviter qu’ils ne soient écrasés par les motos et voitures. Autant dire que ce n’est pas vraiment la meilleure période pour venir étendre votre serviette sur la plage au milieu d’une armée de pinces et de cuirasses noires et rouges.

10. Oubliez Internet, cela vaut mieux

Si vous allez à Providencia, c’est que vous voulez fuir les gens et vivre une expérience proche de la nature. Gardez toujours ça en tête quand vous demanderez à votre hôte pourquoi le wifi du salon ne marche pas et qu’il vous fixera en haussant les épaules et en souriant. Sur l’île, le wifi est très rare et il vous faudra faire avec. Mais je vais vous donnez deux zones où vous pourrez le capter un peu : devant l’église située dans le secteur de San Felipe (wifi gratuit chaque jour pendant 15 minutes comme dans les années 2000) ou en ville (wifi illimité et gratuit quand il marche). En dehors de ces deux lieux, vous allez devoir vivre sans wifi, ne paniquez pas, ça va bien se passer, respirez dans un sac en papier.

Dire au revoir à cette île fut un déchirement tant je m’y sentais bien. Heureusement, mes aventures à Carthagène allait continuer le lendemain.