Je suis partie seule pendant un mois en Colombie, et ma première étape a lieu au cœur de la région du café là où les villages sont colorés, les palmiers surdimensionnés, les chiens grassouillets, et le café bien corsé.
Bienvenue à Bogota
Je suis arrivée en fin de journée à l’aéroport de Bogota. Comme toujours ici, les chauffeurs de taxi n’ont pas de GPS et ignorent où se trouve votre adresse mais vous amènent avec plaisir en vous mettant toutefois activement à contribution. « Si tu reconnais la façade de l’auberge, tu me dis hein ? » me lance le mien comme si j’étais déjà venue ici avant. C’est à moi de savoir, c’est à moi de trouver. Le début de mon voyage d’un mois seule en Colombie débute ici, à l’arrière d’un taxi jaune qui se fraie un passage dans le trafic titanesque de Bogota. Mon chauffeur a sûrement près de 70 ans, les mains noueuses et ridées, les prunelles effacées comme par le frottement d’un torchon, et bien qu’il m’accueille avec amabilité dans son habitacle, il n’a pas spécialement envie de faire connaissance car il écoute un match à la radio et ça a l’air drôlement serré. Tant mieux, car je n’ai rien à dire, d’autant plus que je ne parle pas espagnol.

On arrive finalement tout en haut de la ville, suffisamment pour bien la voir, suffisamment pour comprendre que je n’en verrais rien en une seule journée sur place tellement elle est immense. Bogotá est perchée à 2 600 mètres d’altitude, elle vous affecte le souffle à chaque pas d’autant plus qu’elle grimpe de toute part mais aussi parce qu’un épais nuage de pollution flotte au-dessus d’elle sans pouvoir s’en échapper.


La plaza Bolivar, au centre de Bogotá
La Candelaria
On se gare finalement en haut d’une rue bien pentue, nous sommes arrivés. Pour rentrer dans mon auberge, je dois sonner et patienter. Personne dans le quartier de la Candelaria ne trouvera une porte ouverte dans la rue, tout est sous clé et bien verrouillé, surmonté de fenêtres à barreaux, de fils barbelés sur les murets et de verre brisé sur les toitures. Bogotá se calfeutre et ne vous laisse rentrer que si vous y êtes invités.
Bogotá est un nom qui fait encore frissonner, évoquant des décennies de guerre et de violence et même si la situation s’est grandement améliorée, elle en appelle encore à votre plus grande vigilance, notamment à la nuit tombée. Sur la porte de ma chambre sont placardées les consignes de sécurité :
- ne sortez pas à pied le soir dans la rue, appelez toujours un taxi ;
- n’hélez pas de taxi dans la rue, commandez-les à la réception ou sur une plateforme téléphonique ;
- ne laissez entrer personne dans l’auberge derrière vous ;
- ne montrez pas vos objets de valeur dans la rue…
La liste est encore un peu longue mais je ne vais pas vous démoraliser, il n’y a en réalité pas de quoi trop s’inquiéter si on est prudent.
Le lendemain matin, je me réveille bien trop tôt mais j’ai envie de gambader. La Candelaria est le quartier artistique de Bogotá avec un type architectural colonial espagnol très marqué. Quand vous y êtes, vous vous en rendez compte. Je commence à marcher au hasard et décide de prendre de la hauteur. Je n’ai pas fait dix pas qu’un homme m’arrête un peu inquiet. Il est le gérant de l’auberge voisine et me met gentiment en garde. « Ne monte pas là-haut, ça craint. Ni par là, tu ferais de mauvaises rencontres. Descends vers la place Bolivar, tu verras, c’est super joli ! » me lance t-il avec un sourire pour me rassurer.
Dans la Candelaria, vous ne pouvez pas aller partout, dès que vous vous éloignez, même d’une rue du quartier animé, vous vous en remettez à Dieu. Alors bon, j’ai obéi et j’ai descendu la rue jusqu’à la plaza Bolivar. Mais n’allez pas croire qu’il est impossible de se promener dans Bogotá sans se faire braquer et être retenu prisonnier dans la jungle, je vous assure que si vous suivez les consignes de sécurité de base et que vous ne balancez pas des billets violets dans la rue en prenant des photos avec votre appareil et en téléphonant, tout se passera bien. Dans les quartiers touristiques, les restaurants et cafés vous invitent à chaque coin de rue et les militaires patrouillent de partout.
A Bogotá, il y a deux choses que je ne voulais pas manquer : la visite du musée de l’Or que l’on dit exceptionnel et celle du musée Botero, tous deux situés dans la Candelaria. Évidemment, j’ai manqué les deux, mon seul jour sur place étant un lundi, jour de fermeture des musées… Alors j’ai erré de-ci et de-là, sans but, en grognant dès qu’une personne me croisait.

Où dormir à Bogota ?
J’ai passé deux nuits très correctes dans cette jolie auberge fleurie et arborée appelée Anandamayi House. C’est mignon, propre et bien décoré pour peu que vous vous en fichiez de l’eau chaude sous la douche (et vous avez intérêt à en avoir rien à foutre car vous n’en trouverez presque jamais en Colombie).
Chambre individuelle avec salle de bain collective : 16 euros la nuit

Cap sur Salento, la vallée du café
Ce matin-là, je prends un taxi en direction de l’aéroport de Bogotá pour rejoindre la ville de Pereira, porte d’entrée de la région du café. A cette heure matinale, la capitale colombienne est encore gelée, les chiens qui ont hurlé toute la nuit se prélassent maintenant dans les premiers rayons du soleil pour essayer de se réchauffer. Mon chauffeur est un habitant de Bogotá depuis toujours, il m’explique que si la ville est si encombrée c’est parce qu’il n’y a ni métro, ni tramway, seul un service de bus en ligne droite dessert chaotiquement toute l’agglomération. C’est le résultat de la mauvaise gestion publique et de la corruption politique selon lui. Mon espagnol étant désastreux, j’ai du mal à élargir la conversation alors qu’il me bombarde de questions sur la France et sur mon voyage. Heureusement, j’arrive toujours à parler un peu foot et à critiquer Neymar. L’honneur est sauf.
En seulement 45 minutes de vol, j’arrive dans la petite ville de Pereira où je découvre une Colombie plus chaude et humide, surtout lorsque que je m’assois sur la banquette vieillotte de mon taxi qui dormait en plein cagnard. On arrive finalement au petit terminal de bus où les guichets des différentes compagnies me hurlent dessus pour avoir mes faveurs. Je n’ai pas envie de me battre, je me laisse happer par celle qui crie le plus fort.

Me voilà maintenant dans un tout petit bus local qui prend la direction de Salento. On n’est même pas vingt à bord, des femmes chantent des chansons d’amour traditionnelles avant de s’endormir quand on traverse la campagne. Tout le monde se réveille quand au milieu de nulle part plusieurs écoliers en uniforme rouge montent à bord et viennent s’assoir où ils peuvent au milieu des pieds, des cageots et des paniers de course.
On se gare finalement en plein milieu de Salento, sur la grande place carrée qui à cette heure-là fond au soleil, seule l’ombre de l’église lui donne encore un peu de fraicheur. Le village ressemble à tout ce qu’il existe de plus folklorique et incroyablement mignon en Colombie avec partout des façades colorées, des portes pastels, des balcons en dentelle et des personnes âgées endormies sur une chaise devant leur porte mais qui ne manquent jamais de vous saluer du menton. Il est aussi une chose très curieuse dans la région de Salento, c’est que vous ne trouverez jamais de vitres aux fenêtres, on ferme seulement les volets à la nuit tombée. Soit la ville n’a pas de vitrier, soit l’idée ne leur est pas encore venue.



La vie est drôlement douce ici, les habitants vous saluent quand ils vous croisent même si vous êtes un touriste et qu’ils ne vous reverront jamais. Les terrasses sont remplies de ceux qui aiment le soleil et regarder les gens passer, de ceux qui dorment sous leur chapeau et de ceux qui ont beaucoup à raconter en riant trop fort. Partout vous avez envie de vous assoir et de participer un peu.

Très vite, je suis affamée alors je me renseigne un peu sur la spécialité du coin. Toujours la même réponse m’est donné avec fierté : le bandeja paisa. C’est un plat à base de riz, d’haricots rouges, de bananes plantain, de chorizo, d’œufs frits, et de porc en quantité suffisante pour boucher vos artères autant que le périphérique parisien.

Et parlant de gras, quelque chose m’a frappé ici. En Colombie, le chien est gros, feignant et bien nourri, qu’il ait un propriétaire ou qu’il n’en ait pas, ici, on s’occupe bien de lui.
El mirador
Vers 17h30, tout le monde suit le même mouvement et monte en haut de la colline derrière Salento. C’est bientôt le coucher du soleil et il paraît que depuis le mirador, il est exceptionnel. Alors moi aussi je grimpe quelques minutes et me retrouve face à l’immensité verte de la région puis les couleurs du soir descendent sur le village, elles viennent adoucir les ruelles et mettre un peu de rouge sur les joues des habitants.






Randonner dans la vallée de Cocora
Il faut se lever tôt pour voir la tête des immenses palmiers de cire de la vallée avant qu’ils ne soient enrobés par la brume comme une barbe à papa sur un bâtonnet. La première jeep qui s’y rend quitte la place principale à 6h30, c’est très tôt mais c’est un mal nécessaire puisque en fin de matinée, le temps se gâte toujours sur la vallée.

Les vieilles jeeps américaines Willys emmènent les touristes vers tous les points d’intérêt de la région. La jeep part quand elle est pleine, quand elle craque de partout, quand elle penche franchement. On s’entasse dedans comme on peut et on s’accroche derrière, debout sur le rebord. Le chauffeur roule sans ménagement et surtout, ne se retourne jamais pour voir si personne est tombé sur un dos d’âne.
Quarante minutes plus tard, nous voilà à l’entrée de la vallée. A partir de là, deux options s’offrent à vous :
- Une randonnée d’environ 4 à 5 heures : elle commence sur la droite juste après les petits restaurants. C’est un très bel itinéraire avec des paysages variés et une montée qui vous fera travailler les fesses et je sais que vous en avez besoin. Sur la route, vous pourrez vous arrêter à la maison des colibris pour les observer, ils vous inviteront peut-être à partager un clafouti. Un conseil, prenez des vraies chaussures de marche, le chemin est caillouteux, boueux, pentu et vous aurez plusieurs ponts suspendus en bois (qui se balancent franchement) à traverser. Je ne compte pas le nombre de personnes que j’ai croisées faire cette randonnée en Converse ou sandales… Et évidemment, vous finissez votre parcours en arrivant aux Bosques de Palmas.
- Une randonnée de moins de 2 heures : il vous suffit de continuer tout droit jusqu’à l’entrée des Bosques de Palmas. C’est un aller-retour qui grimpe un tout petit peu mais qui ne présente aucune difficulté pour votre belle-mère en surpoids.
Pour ma part, j’ai choisi la randonnée la plus longue à travers toute la vallée, alors je m’enfonce dans le petit sentier qui serpente tout près du ruisseau. Je me trouve alors au fond de la vallée, bien encaissée entre les immenses collines débordant de verdure. J’arrive au point de contrôle pour payer mon entrée (4000 COP soit 1€) mais personne n’y est. J’attends un peu pour faire les choses bien mais personne ne viendra. Tant pis, je continue, riche d’un euro dans ma poche.

Sur le sentier, je croise trois mules qui se déplacent seules, transportant sur le dos des bidons en fer remplis de lait, sans aucun homme à leurs côtés. Elles sont visiblement auto-entrepreneurs et travaillent à leur compte. Je les salue du menton et rentre plus profondément dans la jungle.

A partir de là, les ponts suspendus en bois se succèdent, se balançant sous mon poids à chaque pas. Je pénètre ensuite au cœur de la jungle, dans cette pièce toute noire. On ne voit presque plus rien autour de soi, seul le chant des oiseaux indique qu’il fait encore jour.

Et par endroit, la vallée se révèle d’un coup, toute dorée et cuivrée par le soleil du matin. Les premiers palmiers de cire se dressent alors.


Et puis arrive le moment où il faut bien grimper. La côte se fait à travers bois sur un petit sentier où parfois il faut mettre les mains à terre pour ne pas tomber. Arrivée au sommet en sueur, je me retrouve face à l’immensité de la vallée de Cocora. J’amorce la descente sans attendre et trottine dans les cailloux, mais c’est marrant je fais un bruit de fers. Arrivée à un virage, je me retrouve face à trois cavaliers sur de beaux chevaux ibériques tout ronds de muscles. Ils sautillent de leur allure typique sans se soucier de moi. A mon niveau, les trois hommes abaissent leur chapeau sur le front pour me saluer.


Et alors que je voulais aller faire pipi discrètement dans un buisson, j’ai croisé ce serpent qui se prélassait au milieu de la route. Sans paniquer, je l’ai forcé à se sauver en frappant des pieds. J’étais drôlement fière de mon exploit, j’avais vaincu l’hydre, toutefois je fus très déçue lorsqu’un ranger du parc m’a dit : «ça, c’est une couleuvre commune. C’est inoffensif et c’est probablement le serpent le plus peureux de Colombie ».


Les voilà enfin ces immenses palmiers de cire, espèce endémique de la Colombie, qui peuvent atteindre près de 60 mètres de haut. Et la cire dans tout ça ? Et bien avant, on en faisait des bougies, beaucoup de bougies.



Petit conseil photo : Si vous voulez photographier les palmiers de cire lors du lever du soleil, ne faites pas comme moi, ne commencez pas la randonnée par la droite qui mène au fond de la vallée. Tirez tout droit jusqu’aux palmiers de cire dès que vous arrivez et faites la boucle à l’envers.
Visite de la finca biologique de café Don Elias
Salento est l’épicentre de la zona cafetera, dite la région du café en Colombie. Le climat et l’altitude sont visiblement parfait pour sa culture, à tel point que l’on trouve des fincas, des fermes à café, absolument partout. Ce matin-là, j’ai décidé d’aller visiter l’une d’entre elles, celle de Don Elias, elle a bonne réputation et est biologique. Pour m’y rendre, je dois encore emprunter l’une des jeeps Willys. A l’intérieur, je me rends rapidement compte que la voiture est pleine de Français qui parlent drôlement forts et m’irritent au plus au point. Les deux accrochés derrière la jeep sont les pires, les plus incultes et méprisants de la bande. J’espère qu’on va les perdre sur un dos d’âne à chaque fois que je les entends dire ce genre de conneries : « Moi, je fais un tour du monde là, je vais faire tous les continents…enfin sauf l’Afrique quoi » ; « Je ne comprends pas les gens qui restent à la plage en vacances, pour moi, ce sont les mêmes qui votent FN » ; « Je ne suis pas touriste mais voyageur » ou encore « Je suis resté un mois à Bali l’année dernière, concrètement j’ai habité le pays».
Heureusement, on arrive plutôt vite, un employé de la finca nous accueille et nous entraîne sur ses terres au milieu des bananiers, des avocatiers et des fameux plants de café.


Toutes les plantes cultivées ici ont un rôle, celui de capter l’eau ou celui d’éloigner des insectes par exemple, les différentes espèces se complètent. Notre hôte nous apprend comment ils prennent soin des plants de café et nous montre à quoi ressemblent les graines lorsqu’elles ne sont pas mûres, – vertes comme des petites olives- et lorsqu’elles sont prêtes à être ramassées, -couleur grenade.

La finca est entièrement biologique, personne n’utilise d’engrais ou d’insecticide. Mais de temps en temps, les plantations sont soumises à de rudes épreuves notamment celles de la maladie et des insectes nuisibles qui viennent s’attaquer en meute aux plants de café. « Vous faites quoi dans ce cas-là ? » leur ai-je demandé. « Et bien si les produits naturels ne marchent pas, on doit appeler une entreprise de Bogota » confesse t-il sans s’étendre. Autant dire que cette entreprise de Bogota ne doit sûrement pas balancer de l’eau et du sucre dessus…
On se dirige à présent dans une petite cabane en bois, complètement ouverte sur la jungle et la montagne, là où l’on met les graines à sécher au soleil, où l’on trie tous les déchets. Une fois que le grain est sec, il ressemble à une petite cacahouète que l’on va torréfier pour en faire du café.

Cette visite était très intéressante et bien réalisée mais je vous recommande tout de même la finca Sacha Mama dont on m’a vanté les mérites par voix multiples.
Un village sans grand intérêt : Filandia
On le présente comme un petit Salento, comme un village où il faut à tout prix aller car moins touristique et plus authentique. Alors je me suis rendue à Filandia, encore une fois en empruntant une des célèbres jeeps. On n’était pas nombreux à bord, pour une fois il ne fallait pas se battre des coudes. Lorsqu’on a traversé un petit hameau sans histoire, un vieil homme a fait signe au chauffeur de s’arrêter. « Tiens, voici un paquet pour mon frère à Filandia, tu peux lui donner ? » demande t-il alors. Visiblement, aucun souci, le conducteur prend le paquet en carton entouré de scotch noir et le pose sur les genoux de la touriste allemande assise à côté de lui. Elle me regarde mi-affolée, mi-amusée et sans poser de question, elle accepte d’être la mule d’un paquet inconnu. « Mais flippe pas, ce n’est pas de la coca, c’est sûrement un sandwich au poulet ! » se marre le chauffeur. Ah tout d’un coup, le paquet m’intéresse.
On arrive à Filandia en un peu moins d’une heure. Le village ressemble un peu à Salento avec une grande place carrée, des maisons colorées et des palmiers. Mais rien n’y fait, je n’aime pas, il n’y a là aucun charme, aucune ambiance festive. Beaucoup de rues sont à l’abandon et ne vous invitent pas vraiment à la promenade. Je fais un rapide tour avant de retourner très vite sur la place principale, j’ai déjà envie de rentrer.
Dormir dans la jungle ou dans Salento ?
A Salento, vous avez le choix tant les hébergements sont nombreux. J’avais décidé de réserver un hôtel un peu à l’extérieur pour être sûre de ne pas être dérangée par la musique ou le bruit des bars et cafés, car en Colombie vous le comprendrez vite, il n’y a aucune règlementation en matière de nuisances sonores et Dieu sait à quel point le Colombien aime faire la fête. J’ai donc passé trois nuits dans ce ravissant lodge au milieu de la jungle nommé Ecohotel Piedemonte, à dix minutes en voiture de Salento pour être au calme. Les chambres sont très mignonnes et le cadre très sauvage et préservé. Ici on protège la faune et la flore avant tout, et si un serpent s’aventure par mégarde sur la pelouse, la propriétaire l’enlève avec un râteau mais ne le tue pas. Je me suis sentie très bien ici, mais je dois avouer que c’est un peu pénible de prendre le bus à chaque fois qu’on veut aller au village, sachant que toutes les activités partent de là-bas. Vous devez également avoir recours à un taxi pour toutes les fois où vous voulez partir tôt le matin ou à la nuit.
Ecohotel Piedemonte : 20 euros la nuit en chambre double

Sans blâmer l’hôtel (qui n’y est vraiment pour rien), il m’est arrivé une étrange mésaventure là-bas. Alors que je revenais sale et fourbue de ma randonnée de la journée, je suis allée prendre une douche dans ma salle de bain. Au moment de sortir de la cabine, j’ai poussé la porte en verre coulissante. CRAC ! Sans comprendre ce qu’il venait de se passer, je me suis retrouvée sous un déluge de verre pilé qui ruisselait sur mes épaules et mon dos et aussitôt, couvrit le sol. La porte venait d’exploser comme ça, sans raison. J’étais là, nue au milieu des débris de verre et des gouttes de sang qui tombaient de mon crâne, de mes bras et de mes jambes.
Je ne vous cache pas qu’à cet instant, j’ai commencé à paniquer, d’autant plus que j’entendais le personnel de l’hôtel frapper à ma porte, alerté par le bruit. J’ai jeté ma serviette par terre pour marcher sur le verre comme un fakir et me suis enroulée dans un drap pour ouvrir. Les deux hommes qui m’ont vue avaient l’air terrifiés. Alors tout le monde est venu, la femme de ménage, la fille de la propriétaire, le jardinier, le mec de l’accueil… Chacun allait de son commentaire et me criait dessus en espagnol pour savoir ce qui s’était passé et comment j’allais. On m’a lavé la tête dans un évier pour enlever le verre qui s’était incrusté dans mes cheveux, puis on a pensé mes plaies qui n’étaient au final que très superficielles malgré le sang.
Et puis, il a bien fallu faire quelque chose de moi, me trouver une nouvelle chambre. Le seul hébergement disponible était une grande cabane familiale située à 5 minutes de marche de là, dans la jungle. J’accepte l’offre sans sourcilier, heureuse d’avoir une grande demeure pour moi toute seule. Du haut de mon balcon, je voyais la clairière, les montagnes et la forêt qui nous entouraient. Je me sentais bien ici, du moins avant la nuit tombée. Dès que le soleil s’est couché, j’ai rapidement constaté que je n’étais pas toute seule. Partout où je regardais dans la chambre, je voyais des papillons en forme de feuille, des blattes dans l’évier, des chenilles sur les fenêtres et des araignées dans ma trousse de toilette. Partout et sous toutes ses formes, la jungle voulait rentrer chez moi. Cachée sous mes draps, j’entendais les singes sauter sur mon toit, hurler et s’enfuir. J’ai passé deux heures à me dire que je ne pouvais pas rester là, que j’allais soit me faire dévorer, soit me faire kidnapper par des paramilitaires d’extrême gauche, puis, peu à peu, je me suis calmée et j’ai accepté la jungle. Finalement, au petit matin, j’avais encore tous mes membres et je n’étais pas devenue marxiste.
Comment se rendre à Salento depuis Bogota ?
Pour se rendre à Salento depuis la capitale, vous avez deux options :
- Le bus : C’est possible de relier Bogota à Salento en bus mais il vous faudra d’abord aller jusqu’à la ville d’Armenia (environ 9 heures), et ensuite prendre un petit bus pour Salento (50 min). C’est la solution la moins chère mais ça vous condamne une journée entière dans les transports.
- L’avion (l’option que j’ai choisie) : Vous pouvez prendre un vol (40 min) de Bogota à Pereira pour 30 euros sans bagage en soute (environ 60 euros avec), ensuite vous devez prendre un taxi pour rejoindre le terminal de bus (10 minutes) et prendre un petit bus qui vous conduira en moins d’une heure à Salento. Certains privilégient l’option taxi entre Pereira et Salento mais c’est plus cher.
Après cette étape caféinée, je quitte Salento pour me rejoindre en bus la fameuse ville de Medellin…
Magnifique article et région incroyable ❤
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Merci Aurélie !!
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