4 jours en solo à Istanbul

Avant de partir seule pour Istanbul, j’avais peur de deux choses : revenir obèse et avoir affaire à des toilettes turques. Je n’ai survécu qu’à l’une d’entre elles.

Chronique d’une ville que tout le monde désirait

Istanbul n’a jamais su choisir entre l’Europe et l’Asie. Elle s’est assise là, en plein milieu du Bosphore, les fesses sur les deux continents.

« Ce n’est pas Byzance ici ! » Ben si, justement. Istanbul était la célèbre Byzance au VIIe siècle av. J.-C. A cette époque, elle était belle, riche, opulente et enchaînait les titres en Champions league. Située au cœur de l’estuaire de la Corne d’Or, elle régnait sur l’import-export entre l’Europe et l’Asie.

Mais à cette époque, Byzance est loin d’être une cité imprenable, sa défense étant bien trop faible. Regorgeant d’or et de denrées, elle attise rapidement la convoitise des gros bras d’à côté. C’est ainsi qu’en 324, l’empereur Constantin s’empare de Byzance et décide d’en faire la capitale de l’Empire romain, la « nouvelle Rome ». Il s’y installe bien confortablement et lui donne son nom en la rebaptisant Constantinople. Et surtout, il va faire bâtir la célèbre basilique Sainte Sophie.

Mais au fil des siècles, la situation de Constantinople se dégrade sacrément, elle chute en bas de classement et se rapproche dangereusement de la relégation. L’Empire romain se réduit drastiquement tout autour d’elle, perdant chaque jour un peu plus de terrain face au redoutable FC Empire Ottoman. Ce dernier va s’acharner contre Constantinople, multipliant les assauts, et parviendra finalement à la renverser lors du fameux siège de Constantinople en 1453. Plus de 100 000 soldats turcs vont ainsi faire chuter la ville byzantine de manière sanglante et s’emparer du titre.

S’ensuit un large pillage de la ville puis l’arrivée de Fatih Sultan Mehmet (dit le Conquérant) dans la cité, qui fait de Constantinople la nouvelle capitale de son empire. Et pour se sentir bien chez lui, il coiffe la basilique Sainte-Sophie d’un croissant et d’une étoile, et l’encercle de quatre minarets. Elle devient une mosquée. Houellebecq triomphe.

Et plus récemment, au XXe siècle, la ville est déchue de son statut de capitale de la République de Turquie en faveur d’Ankara. Elle perdra également son nom en 1930, rebaptisée Istanbul.

J’arrive à Istanbul par une nuit lumineuse. Je traverse la place Taksim, l’une des plus vastes et grouillantes de la ville. Qu’importe l’heure noire, elle brille et clignote. Ce sont les vendeurs de pâtisserie sucrée et les cuisiniers qui aiguisent leurs lames devant la viande à la broche qui la maintiennent allumée. Je tire ma lourde valise dans ce flot d’odeurs et de couleurs. D’abord quelques gouttes résonnent sur le sol et rebondissent sur mes chevilles. Puis l’averse tombe comme un tambour. Tous les passants s’agglutinent contre les murs. Je me réfugie à mon tour sous une verrière. Mon dos fume de moiteur. Quelques instants plus tard, j’atteins enfin mon appartement, bien blotti au sein du vieux quartier de Beyoğlu.

J’ai choisi Istanbul car elle me paraissait lointaine et fantasmatique. Je voulais être perdue. J’aime les rues sans issue, celles qui vous forcent à revenir sur vos pas, les rues qui sentent l’orange, le citron et la poussière, celles qui grimpent comme des téléphériques, celles qui sont noires et vous laissent de la crasse sous les pieds. Mais mes rues préférées sont celles où les épiceries débordent et vous empêchent de marcher sur le trottoir, celles où il faut faire attention aux livreurs, aux ravitailleurs, celles où la marchandise dégouline et vous attire. J’aime les rues grouillantes et collantes. Partout, vous pouvez vous asseoir, des petits tabourets colorés vous attendent. Et un sûrement un café ou un thé.

C’est pourquoi déambuler dans Istanbul est une chose qui demande du temps. Du temps pour éviter les cartons et les cagettes, du temps pour savoir si vous aimez cette odeur fuyante, du temps pour goûter tout ce qui orne les étals : oranges, grenades, dattes, viandes rôties, viandes grillées, viandes marinées.

Au matin de mon premier jour ici, je dévale les escaliers et me jette énergiquement sur la porte d’entrée de l’immeuble où je réside lorsque soudain, quelque chose bloque ma sortie. De l’autre côté de la porte en verre, deux chats dorment sur la dernière marche. Les réveiller serait sûrement un premier affront à faire à ce pays. Insulter Erdogan je veux bien, mais des chats, jamais, je sais qu’ils ont le bras long. Alors je la pousse tout doucement jusqu’à faire glisser les matous sur la marche d’en-dessous. Ils coulent, liquides, sans même ouvrir un œil. J’enjambe les félins et galope dans la rue sans savoir où aller. J’alterne au hasard et passe devant une multitude d’épiceries, de restaurants, de boutiques en tout genre. Beyoğlu est une colline, et d’où je suis, descend en pente raide. Arrivée au milieu d’un escalier aux marches fendues et effritées, je vois à nouveau quatre chats allongés qui se dressent en sursaut à ma vue. Il leur manque à tous quelque chose : des dents, un bout de queue, une oreille, une maison. Mais ils ne sont pas maigres car partout des gamelles les attendent. Les habitants les nourrissent visiblement avec soin.

Gentillement, ils m’entourent et m’enroulent. L’un sur mes chevilles, l’autre sur mes genoux. Ils se frottent à ma tête. Les présentations faites, ils ne perdent pas de temps, ils savent que je suis une touriste occidentale avec un PEL et une assurance-vie. Ils commencent aussitôt à me menacer : « Ouvre ton sac, donne tout ce que t’as. Boîtes de thon, croquettes, carte vitale, CMU et passeport ». Je m’extirpe énergiquement en aboyant et prends la fuite dans la pente.

Beyoğlu est un bien drôle de mélange, à la fois européenne dans sa construction mais moyen-orientale dans son organisation. Pas grand chose n’est entretenu. Les couleurs jaillissent au milieu du noir crasseux des ruelles. D’une rue à l’autre, le ton change totalement.

Lorsque l’on continue la route jusque vers la rive, on peut apercevoir ce qui fait la renommée de celle qui fut Constantinople, ses multiples mosquées.

Point nourriture

Au sud de la place Taksim, le long de la rue Sıraselviler, vous trouverez des dizaines de kebabs dont je rêve encore. Il est inutile d’essayer d’en choisir un, c’est lui qui vous choisit. Sans vous en rendre compte, l’un d’entre eux va vous happer, vous mettre le menu dans les mains et choisir probablement pour vous. Ne vous débattez pas, profitez.

Et côté sucré, vous pouvez aller les yeux fermés chez Faruk Gulluoglu. Pour 20 €, j’ai ramené une boite de pâtisseries pouvant tuer 3 000 diabétiques.

Quelque soit l’endroit où vous vous trouvez dans Beyoğlu, vous apercevrez facilement la tête de la tour de Galata qui dépasse. L’histoire de cette tour est pour moi l’occasion de vous raconter la déchéance de l’empire byzantin à la fin du XIIIe siècle, et comment il s’est fait victimiser par les Italiens. A cette époque, l’empire s’émiette de toute part, chacun se livrant à des batailles sanglantes pour s’asseoir sur le trône de fer. Et parmi toutes les forces du mal qui s’opposent à lui, se dresse la puissante cité de Gênes. L’Italien est fourbe et a déjà été surpris en train de comploter contre lui, pourtant, l’empereur byzantin Michel VIII continue de faire confiance à Gènes car il désespère d’avoir des amis puissants qui ont des ports et des gros bateaux.

Mais alors que les Génois sont de plus en plus nombreux à vivre au sein de Constantinople, Michel retrouve un peu de fierté et les chasse de la ville en compensation de leurs multiples défections, les forçant à s’installer dans le faubourg de Galata situé de l’autre côté de l’estuaire, qui à l’époque, ne faisait pas partie de Constantinople. Les Génois vont ainsi passer de la Corne d’Or à la goutte d’Or. Mais ils sont malins et plutôt friqués. Alors ils vont retaper le quartier, le gentrifier et surtout prouver à Michel qu’il a fait une grosse erreur. Ils créent une ville nouvelle qui échappe entièrement au contrôle de l’Empire et se barricadent derrière des remparts pour qu’on ne vienne plus les saouler. Depuis leur petite cité fortifiée, bien loin de la populace de Constantinople, ils parviennent même grâce leur propre port, à absorber tout le trafic maritime du port officiel de Constantinople. Et en plein milieu de Galata, les Génois construisent donc cette tour, facilement visible depuis la rive byzantine qui continue de se faire siphonner de toute part.

D’abord poste d’observation pour les veilleurs chargés de signaler les incendies, la tour devient sous Soliman le Magnifique, une prison. De la haut, les prisonniers avaient sûrement l’une des plus belles vues d’Istanbul. De quoi faire relativiser Midnight express.

Aujourd’hui, le quartier est devenu très coloré, commerçant et évidemment touristique. Je n’ai d’ailleurs pas eu le courage de monter en haut de la tour à cause de la queue qui serpentait à son pied. Si vous voulez profiter de la vue, je vous conseille de vous y rendre très tôt ou très tard.

La rue de Rivoli à Paris, la rue de la République à Lyon ou l’avenue de ”Istiklal Caddesi » à Istanbul… chaque ville a son artère trop commerçante, trop chargée, trop passagère. Pourtant, le long de cette grande avenue située au milieu du quartier Tünel, on s’y sent plutôt bien. Car tout aguiche : les vitrines de douceurs sucrées, les stands de jus de fruits pressés, les célèbres vendeurs de glace en costume traditionnel et puis, lorsque vous regardez un peu sur le côté, d’innombrables petits restaurants sont cachés sous des galeries dans les rues adjacentes.

Partout les sucreries s’entassent et débordent. Il est inutile de résister, remplissez vous de baklavas, ces petites pâtisseries feuilletées et collantes de miel et de pistaches.

Ce n’est pas possible de traverser le pont juste pour aller en face. Non, cela n’aurait pas de sens, il faut s’arrêter. Le pont de Galata est un brillant édifice composé de deux étages : en bas, ce sont des restaurants et des cafés où on l’on déguste la pêche du jour en lisant son journal ; en haut, l’étage est réservé aux voitures, au tramway, aux piétons par milliers mais surtout, aux pêcheurs à la ligne. C’est malin d’être ici car on voit tout. Istanbul est toute entière et à vous. On aperçoit très bien la tour de Galata qui surpasse les maisons de la colline. Elle est sur la pointe des pieds, ça se voit. Venez dès le matin à l’aube ou bien le soir, lorsque le rose descend du ciel vers la mosquée bleue.

Les cannes des pêcheurs se lèvent par centaines et fouettent la mer en rythme. Que pêchent-ils ? Y parviennent-ils ? Je me glisse contre la barrière et les observe un à un. Je gêne, ils me poussent. Je gêne, ils tirent leur seau. Je me faufile plus loin et suis un fil que l’on rembobine aussi vite que le leurre d’un lévrier. Il semble lourd pourtant, traîné vers le fond sombre du Bosphore. Mais voilà bientôt l’hameçon. Le poignet souple et vif le projette finalement sur le sol. Le poisson, frêle et brillant, est pris de soubresauts. Il sautille désespéramment sur le pont. Le pêcheur le libère du fer et le lance dans le bac où flottent ses congénères. Oh voilà l’hameçon qui repart ! Avec un appât argenté qui pourrait attirer toute la mer.

Ils sont cinquante, cent, peut-être deux cents. Chaque soir, ils plantent leur canne sur le rebord du pont pour arracher à la mer de minces poissons qui finiront la tête en bas dans un seau d’eau. Ils restent visiblement des heures ici, sans bouger alors que le pont vibre de milliers de pas. Dessous, les bateaux n’arrêtent jamais et dessinent dans les flots de longues lignes qui ondulent.

Les cannes sont lancées, elle sifflent par-dessus nos têtes. Le vendeur de bretzel passe en hurlant. Le prix est bas. Ils sentent la chaleur et l’huile. Le pêcheur me fixe et soupire. Je l’embête. Je m’en fiche. Il mastique du tabac ou un chewing-gum. Ses épaules basses font un petit haussement. Il me laisse approcher. Il me tolère si je ne parle pas. Je n’ai rien à dire et encore moins envie de lui parler. On s’entend bien. Il m’explique qu’il vient presque tous les soirs. Je pense qu’il devrait lancer un peu plus loin, on touche le pilier du pont là.

Vas-y lance, qu’on remplisse notre corne ! Notre voisin en remonte encore un plus gros que nous. Pas assez pour un plat mais plus qu’une entrée. Je trouve qu’on a assez de poissons sur le pont pour nourrir tous les chats de la ville.

Les mouettes sont électriques et hystériques. Elles hurlent à mesure que les seaux se remplissent.

Il faut y aller pour regarder le plafond. Il est rond, courbé et encore teinté des peintures d’autrefois. C’est après tout ce qu’il reste du passé et du faste des marchés d’antan. Aujourd’hui, les étals n’ont plus rien d’autre à offrir que des sacs de contrefaçon et de la vaisselle importée. Il faut sûrement fouiller et avoir été conseillé pour reconnaître les vrais artisans. Mais dans le doute, venez seulement pour le lieu.

Et ce lieu, je l’ai pourtant sincèrement aimé. Car on l’impression d’être dans une source souterraine qui coule à vive allure dans les boyaux terrestres. La foule piétine, les vendeurs vous appellent, on tire des chariots, on retourne une viande qui grille. L’organisation du Grand bazar est restée la même qu’avant, avec le quartier du cuir, de l’or, des textiles, de la vaisselle ou encore des antiquités.

Situé dans le quartier de Beyazit, le Grand bazar est l’un des plus grands souks du monde, fier de ses 60 allées et de ses 4 000 boutiques.

Où bien déjeuner dans le quartier ?

Je vous recommande chaudement de vous installer chez Mivan restaurant, situé à quelques rues du Grand bazar. J’ai enchainé entrées (houmous, caviar d’aubergine, yaourt épicé) et plat (beyti sarma), café et eau gazeuse pour 12 euros. J’ai évidemment tout fini sans jamais abandonner. Depuis j’ai une plaque à mon nom sur le comptoir.

Sainte-Sophie est probablement le symbole le plus connu d’Istanbul. Pour être honnête, en arrivant ici, je ne savais pas s’il s’agissait d’une église ou d’une mosquée. Bien, elle non plus figurez-vous. Il faut dire qu’elle a subi plusieurs chocs des civilisations et qu’elle a de quoi se sentir bipolaire aujourd’hui.

Tout commençait bien pourtant. Sainte-Sophie, Hagia Sophia, en grec (« Sainte Sagesse ») fut construite en 537, sous la volonté de l’empereur Constantin, fondateur de la ville, comme évoqué plus haut. Elle est sublime, elle rayonne, elle brille et surtout, elle fait passer le monde romain du paganisme au christianisme. Mais déjà, les ennuis commencent.

Une série de tremblements de terre va complètement ravager sa coupole. Défigurée, gueule cassée, elle va réussir à se reconstruire mais les drames continuent. Les Croisés latins vont venir la profaner mainte et mainte fois lors du pillage de Constantinople en 1204.

Mehmed II, qui fut souvent qualifié de « véritable tyran sanguinaire, sadique et débauché » transforma Sainte-Sophie en mosquée, ce qui lui épargna la vie. Elle mit son voile, apprit le Coran comme Diam’s et tenu ainsi cinq siècles.

Notre convertie se verra encore attribuer une nouvelle identité par le président Mustafa Kemal Atatürk qui décida de faire de la basilique-mosquée un musée, en 1934, afin de la rapprocher de l’Europe et pour « l’offrir à l’humanité« . On enleva alors les énormes panneaux portant le nom d’Allah, de Mahomet et des califes (rétablis en 1951).

Mais alors qu’elle semble avoir enfin trouvé la paix, notre cher Erdogan aimerait bien faire marche arrière et revenir au temps où elle était une mosquée. Autant dire que Sainte-Sophie n’a pas fini d’être l’éponge de son siècle.

Le billet d’entrée pour le musée Sainte-Sophie est d’environ 10 euros. Vous pouvez réserver en avance un billet coupe-file avec audioguide ou un vrai guide anglophone ou francophone, sur ce site.

La Mosquée bleue, ou mosquée Sultanahmet, est l’une des mosquées historiques d’Istanbul, connue pour les céramiques bleutées qui en tapissent les murs intérieurs et son toit. Pour la visiter, vous devez être habillés décemment, c’est à dire les jambes couvertes et pas de maillot de l’ASSE. Pour les femmes, un voile posé sur la tête est obligatoire et si vous n’avez pas de quoi cacher vos jambes, aucun souci un stand vous prête tout ce dont vous avez besoin à l’entrée, et ce, gratuitement. La visite est également non payante.

Si vous avez peu de temps sur place à Istanbul, je pense que vous pouvez facilement sauter cette visite. Alors oui, la mosquée est immense (mais en travaux en ce moment), mais au delà de la grandeur de l’édifice, vous n’allez pas en ressortir éblouis… Privilégier sûrement la visite de la citerne basilique.

Pour mon dernier jour, je me suis aventurée à l’autre bout de la corne d’Or, au sein du quartier de Balat. Pour y parvenir, j’ai décidé d’emprunter un bateau comme le font tous les Istanbuliotes. La tâche n’a rien d’évidente au premier abord, tant les navires qui sillonnent le Bosphore sont nombreux.

L’embarcadère se situe à Karaköy, j’achète un ticket et me laisse guider par l’employé de la compagnie qui m’oriente vers le bateau pour le port de Fener. Rien n’est indiqué, j’espère que je n’embarque pas pour l’Ukraine.

Lorsque j’arrive à Fener, il me suffit de traverser le boulevard pour me retrouver rapidement dans le quartier de Balat, nom du quartier juif d’Istanbul situé dans le district de Fatih. J’ai lu tellement de commentaires élogieux que je me suis sentie forcée d’aller m’y balader aussi.

Il faut grimper quelques minutes et emprunter un escalier arc-en-ciel pour s’y retrouver. Le ton est donné.

Comme il m’était promis, quelques rues sont entièrement couleurs pastels, comme le sont certaines maisons de San Francisco. Mais ne vous attendez pas à vous promenez des heures, le quartier est très petit et concentré.

Honnêtement, même si j’ai aimé ce quartier jovial et son atmosphère presque tropicale, je n’en garde pas un souvenir mémorable. Je l’ai trouvé un peu trop européen et touristique.

Fatiguée et amatrice de Wifi, je m’arrête toutefois dans la rue où tous les cafés ont poussé. Tout y est, les chats, le linge qui sèche sur les fils, les oranges entaillées, les enfants qui rient, les touristes qui boivent leur americano. Mais à ce moment-là, je suis loin de me douter que je vais vivre l’une des expériences les plus authentiques de mon séjour. Alors que je cherche les toilettes à l’intérieur, le serveur me demande de le suivre dehors. On part en trottinant dans une rue, plus une deuxième et peut-être même une troisième. On arrive dans les anciens bains du quartier. Et là, s’offre enfin à moi le cauchemar de toutes les autoroutes européennes, les authentiques toilettes à la turc. Un trou béant et une bouteille d’eau. Après tout le bien que j’ai dit sur les Turcs et la Turquie, j’accuse le coup.

Où dormir à Istanbul ?

Si je devais refaire ce voyage, je ne changerais rien. Pour moi, Beyoglu était l’endroit parfait tant vous trouverez tout ce dont vous avez besoin. J’ai passé quatre nuit dans cet appartement Airbnb qui avait l’immense avantage d’avoir une terrasse exposée plein sud et la vue sur les toits et la tour de Galata. Il est extrêmement calme et son proprio toujours à l’écoute.

Et j’espère que comme moi, vous passerez vos soirées à regarder le ciel devenir rose et violet en écoutant le dernier appel à la prière de la journée.

Istanbul pour une fille seule, ça craint ?

Non mon capitaine. Ici les filles sont parfois très voilées, parfois qu’un peu, mais elles sont aussi en mini jupe, en short, ou en top court. Istanbul en a vu d’autres, vous ne risquez pas de l’étonner. Je ne me suis jamais sentie mal à l’aise.

Épilogue : 3 anecdotes sur Istanbul pour briller en société

  • C’est impossible de traverser sereinement la route à pied. Les voitures et en particulier les taxis, vous font un signe de tête pour vous remercier de les avoir laissés passer alors que ce n’était même pas votre but. Et comme je n’ai aucune patience, je traversais toujours comme une vache sacrée en Inde.
  • Je n’ai jamais pu faire confiance aux bus. Même lorsque le conducteur me confirmait que c’était la bonne direction, on partait directement à l’opposé. Et en plus, on ne peut pas acheter de tickets à l’intérieur. Ils sont fourbes je vous dis.
  • Lorsque vous achetez des choses dans une épicerie, on vous donnera un sac transparent ou noir, selon le malaise que peut procurer son contenu. Donc si vous voyez quelqu’un marcher avec un sac noir opaque, cela veut dire qu’il transporte de l’alcool, de la drogue, un fusil de chasse ou des tampons.