Si comme moi vous ne skiez pas car vous aimez les sols stables et adhérents, sachez que vous pouvez quand même aller dans les Alpes autrichiennes en hiver et qu’il y a une tonne de choses à faire et voir.
En novembre dernier, j’avais passé quatre jours dans les Alpes bavaroises, au sein du Berchtesgaden, ainsi qu’en Autriche du côté d’Hallstatt. Mais quatre jours, c’est bien peu pour découvrir la beauté de ces deux pays et manger des pommes de terre à chaque repas. Alors j’ai décidé d’y retourner une semaine en plein cœur de l’hiver, tout début janvier.

Innsbruck, la capitale du Tyrol
Depuis Munich, il vous faut plus ou moins 2 heures de voiture pour vous rendre chez les voisins autrichiens. En cette première semaine de janvier, la neige a totalement recouvert la région du Tyrol. Heureusement, les Allemands et les Autrichiens ont visiblement autant de chasse-neige que de voitures. Les routes principales sont toutes praticables, même si j’aurais préféré pouvoir installer un lance-flammes sur mon capot.
J’arrive finalement dans la ville d’Innsbruck, jolie station de ski de haute montagne, un peu friquée mais plutôt bien conservée. Ici, les Porsh Cayenne et les 4×4 Mercedes s’ébrouent en liberté et sont très faciles à observer dans leur milieu naturel. En dehors de cette faune et flore très riche, Innsbruck est aussi une jolie ville historique, connue pour avoir accueilli les Jeux olympiques d’hiver à deux reprises en 1964 et 1976.


Le Goldenes Dachl et son toit en or

Si le centre-ville d’Innsbruck est très restreint, il réserve toutefois quelques jolies curiosités qu’il serait dommage de rater.
En premier lieu, au bout de la Maria-Theresien-Straße, se trouve le petit Toit d’Or ou Goldenes Dachl. Il est constitué de 2 657 bardeaux de cuivre dorés à l’or fin et sert de toiture à un balcon d’apparat. Il est la preuve vivante que les Roms ne savent pas grimper.
Et c’est depuis ce balcon doré que l’empereur Maximilien 1er saluait la foule au XVI ème siècle et se mettait à l’abri lors des assauts des gilets jaunes. Aujourd’hui, le petit Toit d’Or est devenu le musée retraçant l’histoire de la ville ainsi que lieu le plus photographié par les visiteurs.
Le beffroi « Stadtturm d’Innsbruck »

Construit en 1450, le beffroi est comme un petit phare à l’intérieur de la ville. Les gardes médiévaux s’y relayaient jour et nuit pour avertir la population en cas de danger ou d’incendie. Concrètement, ils devaient passer leurs journées assis, le nez contre la vitre à attendre de la fumée ou des barbares. Et si des barbares débarquaient au galop avec des torches enflammées, là c’était le gros lot.
Et puis s’ils s’ennuyaient vraiment, ils pouvaient toujours jouer à la belote ou aux fléchettes avec les prisonniers qui étaient enfermés dans les cellules situées dans les étages inférieurs de la tour.

Aujourd’hui, le sommet de la Stadtturm se visite. Il vous faudra gravir les quelques 130 marches qui vous mèneront vers la plateforme panoramique. De là, vous pourrez admirer toute la ville et les montagnes qui vous entourent ainsi que cracher sur les passants.
Tarif de la visite : 4 euros

En hiver, n’espérez pas prendre les téléphériques
Je ne rêve que d’une chose, c’est de me rendre sur les plus hauts sommets d’Autriche. Alors chaque matin, je consulte les webcams situées en haut des télécabines de la vallée. Et chaque matin, j’ai l’impression de regarder Canal + sans abonnement. Les nuages se mêlent à la neige, qui se mêlent au brouillard, qui se mêlent au grésil. Les cimes sont invisibles, impossible d’apercevoir la vallée. Si les marcheurs blancs débarquent, on ne les verra jamais arriver. C’est trop risqué, je décide de changer de plan. Je prends alors la direction de l’Est, vers la célèbre cascade de Krimml.

En hiver, les conditions météorologiques ne vous permettront pas souvent d’avoir une vue dégagée depuis les sommets. Mais si la purée de petit pois se calme un peu, prenez sans hésiter le funiculaire qui mène à la station de Nordkettenbahnen située à 2000 mètres d’altitude. De là, il est possible de prendre un second funiculaire pour accéder à la station Hafelekar qui se trouve à 2300 mètres d’altitude.
Le lac d’Achensee
Sur ma route, à environ 45 min d’Innsbruck, j’ai déjà un joli aperçu de ce qui m’attend dans cette région. Un lac azur, encaissé au milieu des montagnes enneigées, m’attire : l’Achensee. L’été, les randonnées le surplombant sont nombreuses. En hiver, vous pouvez l’admirer depuis une piscine chauffée, tout près de la rive.


Je ne m’éternise pas sur place, car la nuit tombe à 16h en ce mois de janvier et le froid commence à me gangréner les mains. La neige continue de tomber et recouvre complètement la route par endroit. Heureusement, ce n’est pas moi qui conduit la voiture sur le manteau blanc. Moi, je me contente de critiquer la musique et mettre du bois dans le feu.

La cascade de Krimml
Après de nombreux détours dans des petits villages enneigés, me voilà au niveau du parking qui marque l’entrée du chemin de la cascade. Le trajet à pied pour y aller est très court, moins de 15 min, mais à cette époque, il est évidemment semé d’embuches, étant couvert de neige et de glace.
Le grondement de l’eau me guide au milieu de la forêt de sapins. Il s’agit de la cinquième plus haute chute d’eau du monde, ce qui signifie qu’elle va copieusement m’arroser.

Sur le retour, le soleil se couche à travers la brume et nous force à nous arrêter pour l’admirer.



Face à une tempête de neige, voici les gestes qui sauvent
Ce matin-là, la neige recouvre toute la région et ne cesse de tomber. Le thermomètre reste en dessous de zéro même en journée. Les flocons et la glace gagnent chaque parcelle de mon corps.
A nouveau, impossible de prendre un téléphérique, ils sont d’ailleurs fermés à cause de la tempête. Impossible de randonner en raquettes non plus, le risque d’avalanche étant trop élevé selon l’office de tourisme. Bien que la perspective de rencontrer un chien sauveteur des neiges m’attire particulièrement, je prends la seule bonne décision qu’il soit : aller me tremper dans l’eau chaude des thermes.
L’hôtel**** Aqua Dome

L’hôtel**** Aqua Dome est la plus grande station thermale du Tyrol. Ce qui signifie aussi, qu’elle attire la foule. Par jour de neige et de vent glacial, vous aurez le temps de relire « Guerre et paix » deux fois en faisant la queue dans le hall d’entrée.
Il faut dire que l’endroit vaut le coup, puisque vous pouvez vous baigner dans des bassins d’eau chaude en extérieur qui ressemblent à des soucoupes volantes, avec une vue splendide sur les Alpes de l’Ötztal. Côté intérieur, vous avez tout pour être heureux : piscine couverte, sauna, hammam et troupeaux de transats moelleux surplombant les bassins.
Tarif : (33€ l’entrée)
Les soucoupes chauffées à l’extérieur sont une expérience incroyable mais aussi le meilleur moyen d’attraper une angine et une otite en même temps. Mais dites-vous que si les bébés vikings survivaient après avoir été trempés dans l’eau gelée à leur naissance, vous viendrez bien à bout d’un bassin chauffé à 40°C. Et si vous mourrez, c’est juste la sélection naturelle.
Où dormir à Innsbruck ?
Je suis restée deux nuits à l’hôtel l’Hotel Garni Römerhof qui est à la fois très simple et typique, pour un tarif raisonnable pour la région (à partir de 95 euros la nuit). Je vous le recommande pour 3 bonnes raisons :
- Un chien vit ici et dort au coin du feu (faut-il vraiment d’autres raisons ?!)
- Il y a un spa (hammam et sauna) pour réchauffer votre cœur et vos engelures
- Ils sont hyper sympas même quand vous vous êtes enfermés dehors car vous avez perdu votre clé de chambre (trois fois…).
Bel article sur une belle région !
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Vraiment vraiment bien ton blog, un des plus drôles et des plus intéressants en même temps !
Et des belles photos en prime !
Bravo 🙂
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Merci beaucoup Nicolas ! Ça me touche
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