Guide de survie des Iles Feroé

Aux Iles Féroé, il y a plus de moutons que d’habitants. Mais, il y aussi plus de flaques, de boue et de crachin que d’habitants.

Pourquoi y aller ?

• Premièrement, il n’y a pas d’humains, ou presque pas. Et surtout, vous ne croiserez quasiment aucun touristes. Les Iles Féroé sont la meilleure destination pour éviter les rencontres enrichissantes ;
  
• Côté paysages, c’est un savant mélange entre les montagnes écossaises, le brouillard de l’Irlande, la désolation de l’Islande et le charme du Mordor ;
• Vous allez traverser de nombreux petits villages d’une mignonnerie absolue. Les maisons sont de toutes les couleurs, la plupart des toits sont couverts de gazon. Vous verrez même des gens tondre leur toiture ;
• Pour conduire, rien de plus simple, il y a très peu de routes. Ne vous ruinez pas en GPS, une simple carte suffit. (J’ai quand même réussi à reculer dans un mur) ;
• Les îles sont très vallonnées et montagneuses, vous avez des points de vue incroyables un peu partout, et la possibilité de vous jeter de nombreuses falaises ;
• Les Féringiens sont aimables et accueillants si vous arrivez à les approcher. Lancez un steak, laissez-les sentir votre main et grattez-les derrière l’oreille.

Pourquoi ne pas y aller ?

• L’archipel se mérite : n’existant aucun vol direct depuis Paris, vous devez passer par Copenhague ou bien Oslo. Soyez bien vigilants à la longueur de l’escale au moment de choisir vos billets, la plupart durent plus de 6 heures… Mais rassurez-vous, c’est possible d’en trouver également de très courtes ;
• Peu de loueurs de voitures sont présents sur place. Les tarifs sont donc assez élevés. (J’en ai eu pour 500€ pour seulement 7 jours, mais c’était au dernier moment et en août). A noter que les routes sont très bien entretenues et sont  toutes carrossables. Une petite citadine suffit, vous n’aurez pas besoin de louer un 4×4. C’est toutefois utile si vous percutez un enfant ;
• Les Iles Féroé, c’est avant tout une nature authentique, brute, une nature qui ne vous aime pas. Vous avez l’impression d’être aux Iles de Fer et qu’une femme rousse peut brûler une fillette à tout moment ;
• Concernant la météo, si vous y allez en « été », la température se se situe entre 10 et 15°.  Comme partout à cette latitude, le temps est très aléatoire, et surtout très changeant au cours d’une même journée. Parfois, vous allez même enlever votre capuche par dessus votre bonnet ;
• Enfin, mis à part dans la capitale Tórshavn, vous aurez beaucoup de mal à trouver un restaurant ou un pub. Quand je mangeais une salade de patates sous vide à la station service, j’avais l’impression de vivre une expérience mondaine.

Carte d’identité :

• Population: 49,469 habitants, 70,000 moutons, 17 millions de flaques
• Langages : le Féroïen et le Danois
• Monnaie : Couronne Féroïenne
  
• Capitale : Tórshavn, sur l’île de Streymoy

C’est un vrai pays ou juste une île pas encore découverte ?

• Un peu les deux en fait : c’est d’abord un archipel de 18 îles formant une province autonome dépendante du Danemark, mais qui n’appartient pas à l’Europe. Les Iles Féroé possèdent leur propre drapeau, hymne «national», compagnie aérienne et monnaie, ainsi que leur propre boue et leurs propres flaques ;
• A savoir, personne n’en est jamais revenu.

Pourquoi avez-vous l’impression de connaître les Iles Féroé ?

• Parce que de temps en temps,  ils rassemblent quelques pêcheurs, béliers et paysans pour former une équipe de foot qui permet de rassurer la nôtre ;
• Parce qu’ils font une Saint-Barthélémy des dauphins une fois par an et qu’on a tous vu les images de la mer devenue rouge de sang. Ce massacre a lieu durant l’été mais je ne crois pas qu’il y ait une date fixe.  Avec un peu de chance, vous l’éviterez.

Informations pratiques

Comment s’y rendre ?

• Deux compagnies aériennes desservent les Iles Féroé : Atlantic Airways et SAS. Depuis Paris, il vous faudra prendre une correspondance, les seuls vols directs s’effectuant depuis Copenhague, l’Écosse, Islande et la Norvège. Donc si vous êtes en train de faire la tournée des pays froids, triste et humides européens, ajoutez une escale aux Iles Féroé.

Où se loger ?

• Les îles ne sont pas très grandes, vous pouvez naviguer assez facilement dans tout l’archipel. Il peut donc être assez judicieux de rester sur l’Ile de Streymoy, position qui vous permettra de rayonner partout en moins de deux heures ;
• Concernant le type d’hébergement, le moins cher reste de loin Airbnb (il existe également des campings pour ceux qui aiment les feux de camp sous la pluie) : en vous y prenant en avance, vous trouverez de nombreuses chambres chez l’habitant, des maisons entières et même de petites cabanes trop mignonnes au bord de la mer, souvent sans douche en revanche (vous serez mignons mais sales ;
• Vous pouvez trouver des garages à bateaux réaménagés ou des vieilles petites maisons isolées (si vous ne craignez pas les tueurs en série la nuit ou si vous êtes vous-même un tueur en série) ;
• Pour ma part, j’ai eu de la chance de tomber sur des très belles maisons ou appartements en début de séjour, avec vue sur la mer. Après ça s’est fortement dégradé… Mais nous y reviendrons plus tard.

Quand y aller ?

• La période la plus propice est l’été, sachant que même en haute saison, il y a peu de touristes ;
• Les mois d’hiver donnent également très envie pour avoir la chance de photographier les sommet enneigés, comme ci-dessous (Photos de @eventyr et @reneeroaming).

 

On emporte quoi dans sa valise ?

• Des vêtements chauds mais surtout étanches. N’hésitez pas à faire des stocks de graisse et de cellulite avant de partir ;
• N’oubliez pas de prendre de bonnes chaussures de marche, face à la boue, à la pluie et aux cailloux, vous n’êtes rien. Après vous pouvez toujours faire votre blogueuse mode en chaussures ouvertes dans la neige car vous avez toujours rêvé d’attraper la tuberculose.

Conduire aux Iles Féroé

• Comme évoqué plus tôt, il y a peu de loueurs de voitures sur l’archipel, pensez donc à bien réserver en amont, surtout en été, si vous ne voulez pas devoir faire du stop sous la pluie. Sachez que si je vous croise, je ne vous prendrai pas ;
• Certaines îles ne sont accessibles que par ferry ou hélicoptère, mais les plus importantes d’entre elles sont reliées par des ponts ou des tunnels sous-marins. Vous devez payer un toll lorsque vous les empruntez de 100 DKK (environ 13 €  pour l’aller et le retour) pour une voiture. Le paiement se fait à la station service suivante mais la plupart des compagnies de location de voitures vous le facturont directement, inutile de vous arrêter. Sauf si vous avez envie de faire pipi dans des toilettes sales ;
• Concernant le ferry, arrivez bien 30 min en avance car de nombreux locaux empruntent également ce mode de transport.

Qu’est ce qu’on y mange ?

• Des sandwichs au beurre de cacahuète, des nouilles déshydratées et des Oréo si vous faites comme moi. Mais, si vous êtes en quête de véritables aliments, vous pouvez toujours manger des puffins et de la baleine (Dieu vous jugera le moment venu), du saumon et des pommes de terre. Sachez seulement que les restaurants ont des prix assez prohibitifs. Bref, en un mot : jeûnez.

Point animal

• Sans surprise, vous allez croiser des centaines de moutons en liberté, qui souvent refuseront de bouger de la route à votre passage. Peu habitués à côtoyer des êtres humains, ils sont très farouches avec les bipèdes. Sauf si le bipède a de la nourriture, de l’argent liquide ou des bijoux de valeur.
• Je n’ai pas eu le temps de m’y rendre, mais sur l’ile de Mykines, nichent toutes les colonies de puffins. Et évidemment, comme ce sont des petits oiseaux extrêmement mignons, les féringiens les mangent. « Better than chicken » qu’ils m’ont dit.